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15 janv. 2012

LA MÉDIATION CULTURELLE DANS LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

La médiation culturelle du territoire

1 .Rappel des missions du médiateur culturel
Le rôle du médiateur culturel  consiste à mettre en relation œuvres et public, tout en tenant compte des particularités de ces derniers, en ayant toujours en tête l’environnement, qu’il soit économique, social…Le médiateur peut apprendre des choses au public, à condition qu’il fasse l’effort d’aller vers les lieux et les évènements de culture. Il faut avoir en tête qu’il a trois fonctions principales :

1 - La communication, qui est une relation entre un émetteur et un ou plusieurs récepteurs. Il n’y a pas d’échanges réels.
2 - L’action socio-culturelle, le but étant de cultiver le groupe social, de l’intégrer, de mixer les cultures. Il s’agit de faire ressortir le côté artiste des individus.
3 - L’action culturelle, regroupe les moyens mis en œuvre par les services publics pour mettre en relation la création contemporaine, la richesse du patrimoine avec l’ensemble de la population, dans le but de permettre à chacun de maîtriser la réalité culturelle de son environnement. C’est le point que nous allons développer dans cette partie.
Le territoire:
De tout temps l’homme s’est préoccupé de l’organisation du territoire qu’il investissait. Cette attention est de plus en plus présente, au fur et à mesure que la société s’urbanise. C’est un enjeu capital du point de vue culturel actuel.
Le dictionnaire donne la définition de territoire comme une « étendue de terre qui dépend d’une autorité, d’une juridiction ». L’enjeu est donc politique, social, mais aussi culturel.
Le paysage en tant qu'environnement est parfois soumis à des problèmes d'évolution en fonction de l'économie, du social, du naturel. Il est donc nécessaire de prendre en charge l'organisation et la gestion d'un patrimoine afin de satisfaire la demande sociale (ex : le parc volcanique de la Chaîne des Puys), la demande économique (aménagement du territoire) ou tout simplement pour surveiller l'évolution naturelle. Le médiateur culturel peut donc être associé à ce genre de projet, et sera investit de se mission par les collectivités territoriales.
Les rôles des collectivités territoriales
Un petit tour vers les emplois culturels... Les emplois et les professions sont difficiles à comptabiliser, par exemple les statistiques de l'INSEE ne font pas apparaître les médiateurs culturels. Ce secteur est très éclectique en terme de spécialités. Il existe ainsi une grande diversité des mondes de l'art et de la culture dont la constitution, les règles du jeu, les statuts, les métiers présentent de très fortes particularités, y compris à l'intérieur d'un champs donné.
Selon le chiffrage établi par le DEP à partir du recensement de la population de 1999, les professions culturelles représentent un total de 393 201 actifs, tandis que le secteur culturel "pèse" 428 508 personnes. Rapporté à l'ensemble de la population active le secteur culturel représente, selon la base mentionnée, 2% des emplois. Selon certaines études, la France se situerait au troisième rang européen en termes de volume d'emplois culturels en termes de volume d'emplois culturels rapporté à la population active, derrière l'Allemagne et l'Irlande.
Les médiateurs sont chargés de rapprocher les œuvres, les institutions culturelles et les publics, dont beaucoup ont été initialement embauchés dans la période récente dans le cadre du dispositif "emplois jeunes", créé en 1998.(Institutions et vie culturelles, sous la direction de Guy Saez)


Les enjeux

Dans le cas du tourisme, le paysage doit être adapté à recevoir un public, plus ou moins important, mais qui nécessite des installations spéciales, sans perdre de vue qu’il faille le protéger. Afin de pouvoir assurer un travail d’explication d’un certain lieu à un public plus ou moins concerné, le médiateur doit pouvoir développer des outils d’analyse, de compréhension, de gestion pour satisfaire la demande sociale et parfois économique.
Une attention toute particulière est portée aux synergies territoriales qui peuvent associer les activités artistiques et économiques. La constitution de réseaux internationaux regroupant des professionnels souhaitant développer entre eux les échanges d'expériences et éventuellement les coopérations est relativement récente. La politique de promotion des échanges culturels extérieurs s'est inscrite dans une perspective plus vaste de promotion de la diversité culturelle. L'AFAA a été créée en 1992 pour favoriser la diffusion de la création artistique française dans le monde. Ses statuts actuels, adoptés en 2000, la définissent comme un "opérateur au service des échanges culturels internationaux et de l'aide au développement culturel dans les domaines des arts de la scène, des arts visuels, des arts appliqués, de l'architecture, du patrimoine et de l'ingénierie culturelle". Elle s'est également vu reconnaitre une mission élargie de coopération culturelle, comprenant notamment l'organisation des saisons culturelles étrangères en France. (Institutions et vie culturelles, sous la direction de Guy Saez)
Selon trois ouvrages : A propos de la médiation, de Michel Duvigneau ; Territoire et territorialités en mouvement d’Alain Lefebvre ; et Lecture d’un territoire d’Yves Michelin, la médiation du territoire nécessite avant tout un aménagement culturel de celui-ci, à travers un travail de mobilisation et de maillage de celui-ci, qui permet la mise en réseau des institutions artistiques et culturelles avec des structures de proximité pour une véritable circulation des publics, de l’offre et des œuvres. Cela nécessite « surtout une approche globale et cohérente de la politique culturelle au niveau communal ou intercommunal ». Une mobilisation des compétences est nécessaire, par la sensibilisation du réseau culturel, dans le cadre de formation des professionnels de la culture. Des espaces d’échanges communs sont mis en place entre les professionnels des secteurs culturels, social et d’animation. « Les réseaux des associations ou des fédérations d’éducation populaire constituent aujourd’hui les partenaires les plus clairement désignés pour s’associer à une politique résolue de démocratisation d’accès à la culture » (Michel Duvigneau). On voit donc ici l’importance des collectivités territoriales, et cette médiation qu’est le réseau qui les lie entre elles.
Les principaux médias du territoire sont, par leur proximité : le patrimoine, le livre et l’audiovisuel. Dans La langue et le territoire, Martine Burgos évoque la notion de sociologie de la culture. Selon elle les œuvres prennent forme à travers la réalité sociale. C’est au sociologue de les construire et de les interpréter. Le médiateur doit donc être sociologue et réfléchir sur le sens et les significations des œuvres par rapport au lieu où elles se trouvent.
Le médiateur culturel doit être acteur des nouvelles politiques publiques qui consistent en une "coopération multi niveaux" entre les échelons territoriaux : État, régions, départements, villes, sans oublier l'Europe. Dans la perspective de la décentralisation-compétences, menée par Jean Pierre Raffarin dans la lignée de la réforme de 1982, le médiateur se voit attribué de nouvelles responsabilités, afin d'améliorer le cadre de la coopération entre les divers acteurs régionaux. Il s'agit de mieux articuler les registres d'action, les ressources et les représentations pour aboutir à une coordination optimale, à la construction d'une communauté régionale d'acteurs culturels. Les changements dans les procédures et les outils des politiques publiques autorisent à parler d'une nouvelle action publique fondée sur le partenariat, la transversalité, la territorialisation. Ce sont des politiques "transversales" qui visent un développement du territoire conçu globalement. "Aux lignes hiérarchiques de pilotage et de mise en œuvre de l'action publique fondée sur le paradigme centre-périphérie se substitue une stratégie de territorialisation de l'action culturelle publique, impliquant des acteurs variés autour d'un projet commun.
Le médiateur est impliqué territorialement par les politiques culturelles des villes qui cherchent à la fois à élargir la base sociale du public à partir d'une offre "conventionnelle" et à élargir les contenus de la notion de culture en tenant compte des demandes issues de personnalités et d'un réseau complexe d'acteurs locaux. Ainsi le médiateur peut être inclus dans un groupe municipal, veillant à la coordination des programmes, à leur articulation avec les autres domaines de la vie politique locale, à commencer par l'éducation, la politique de la ville, l'aménagement du territoire. C'est de ce groupe que dépend la capacité à convaincre les présidents des conseils généraux et régionaux, ainsi que l'administration centrale, à s'impliquer dans la ville.
La ruralité et l'action culturelle (www.univtlse2.fr/gresoc/documentation/ALefebvre%20Montbrison.pdf -) Le monde rural apparaît comme un univers multiple nourri de références et de pratiques diverses voire contradictoires. Il serait vain dans ces conditions de chercher une unité d'action et d'inspiration dans le domaine culturel. Le problème qui se pose souvent dans les campagnes est celui de la légitimité de l'investissement culturel, qui n'apparaît souvent pas comme essentiel à la vie des villages.
Parmi les ressources territoriales des espaces ruraux le patrimoine occupe une place privilégiée. Les territoires ruraux se nourrissent de cette résurgence pour la recherche d'une identité, mais aussi pour créer de l'activité autour de la conservation, de la restauration, du tourisme. Les médiateurs sont présents ici pour lier les espaces patrimoniaux et le public potentiel. Pour certains élus, l'action patrimoniale est la seule action culturelle qui vaille de ce fait même, mais aussi à cause de la rentabilité présumée de ce domaine. L'action patrimoniale peut également aider les élus à trouver une légitimité dans les nouveaux espaces de l'action publique.
De nombreux acteurs du champ culturel s'accordent pour ne pas réduire la vie culturelle à ses incarnations patrimoniales, l'éphémère, le superficiel. Il faut donc pérenniser l'action culturelle dans les territoires en travaillant sur le long terme. L'espace de l'art est sous influence des courants de circulation des idées, des hommes et des techniques. Il est donc mondial, mais reste à le pérenniser et le transmettre à travers les générations.
La culture noue un lien social entre les projets territoriaux aujourd’hui. Pour réaliser des travaux de développement de territoire, le projet doit impliquer les habitants et les élus politiques de ce territoire. Il s'agit donc bien d'un projet social où chacun tient une place importante. Les lieux de dialogues entre chaque acteur deviennent alors très importants: avec l'ingénierie de projet, les projets territoriaux concernent le plus grand nombre d'habitants. La dimension culturelle est primordiale dans le développement du territoire car elle concerne tout le monde et chacun se sent impliqué. Cependant un projet culturel nécessite beaucoup de facteurs pour qu'il soit réellement ouvert comme des besoins de formations ou du soutien aux associations. On peut donc extraire 4 aspects de la problématique:
§  La culture peut-elle contribuer au développement du territoire sans qu'elle soit uniquement réduite à « instrument » à la réalisation d'un projet?
§  Peut-on toujours exaucer les aspirations de ceux qui veulent développer la culture et ceux qui veulent développer le territoire?
§  De quelle manière la culture joue un rôle dans l'implication des habitants lors de projets territoriaux? Crée-t-elle un lien social?
§  La création artistique répond-t-elle aux besoins de formations des associations?
A partir de ces problématiques, trois projets ont été étudiés.
1. Une intervention de Jean Lou Lecoq, directeur de la DRAC Bretagne Les nouveaux territoires suscitent de nouvelles interrogations car ils ne sont plus régis par les administrations traditionnelles mais le plus souvent par des associations et autres partenaires. JeanLou Lecoq a alors pris conscience qu'il était du rôle des collectivités publiques d'aller vers le territoire et d'apporter les soutiens nécessaires à la construction de projets. 2. Un atelier « Culture et Territoire » dans le sud de la France Cet atelier s'est déroulé durant 4 réunions et un séminaire où le but était d'apporter de nouvelles idées concernant le rôle de la culture dans le domaine du développement des territoires ruraux. Au terme de ces réunions, les suggestions du groupe fut présentées par les élus à d'autres élus afin de monter le projet culturel du territoire d'une entreprise d'hygiène dentaire: une brochure de 4 pages sur la sensibilisation à la culture pour leur techniciens. 3. Le rôle des élus dans la ville Murs-Erigné (49) dans la médiation artistes et territoire. L'objectif de ce projet est de créer une programmation musicale dans la ville avec les musiciens du groupe « Lo'Jo » à travers la création d'une « maison artistique » avec studio d'enregistrement, chambres et studios pour les artistes. Le point positif de cette démarche était l'implication forte des musiciens, le point négatif était le fait que la population n'a pas compris l'intérêt de la construction de cette « maison artistique ».

Le rôle du médiateur culturel : différentes logiques d’interrogation ?
Définition du rôle du médiateur culturel comme perpétuelle remise en question de ses pratiques et interrogation des artistes.
– Médiation comme souci des autres et de ses modes de vie, et questionnement sur le monde qui nous entoure et notre époque
Dans la définition de rôle il y a la notion d’importance ou de clé d’un rouage quelconque. Le médiateur, dans sa définition est une personne qui se met entre deux voir plusieurs parties. On peut donc en déduire que le médiateur culturel est une clé dans la culture et qu’il y possède un rôle indéniable. Toutefois comment peuvent-ils «aider» si la plupart des personnes ne connaissent même pas leur existence. Par conséquent, est ce que la médiateur à son utilité dans la culture pour expliquer le travail des artistes?
Les classes supérieures, sont celles qui ont le plus de pratiques culturelles, car ont déjà les clés de compréhension et la pratique depuis l’enfance. Le rôle du médiateur serait donc nul pour ce type de public. D’autant plus que la contemplation libre d’une œuvre d’art, par exemple, ne peut être gâchée par un panneau ou des explications qui poussent à voir certaines choses au lieu de laisser aller son inspiration. Certains publics estiment qu’une simple explication sur le coté d’une œuvre ou un programme est largement suffisant comme une enquête réalisé en 2005 par des étudiants de l’EAC lors de la nuit Blanche à PARIS. Cela prouve un dysfonctionnement dans la définition du rôle du médiateur pour le public.
Cette étude montre que la reconnaissance du médiateur n’est pas claire pour tout le monde, car la gêne d’interpeller un médiateur et la remise en cause des connaissances, n’a pas permit une efficacité des médiateurs, qui étaient d’ailleurs considéré par certain comme simple distributeur de programme.
L’enquête montre aussi que lorsque le médiateur allait vers le public, le spectateur du moment avait tendance à poser des questions et à s’ouvrir. Ce qui montre l’importance d’un médiateur culturel, il a permit donc de donner les clés de compréhension de l’œuvre ou de l’artiste et de rendre accessible la culture à un plus large public.
– Médiation comme interrogation culturelle du travail artistique
Au contraire des personnes qui depuis leur enfance ont reçu de la part de leur famille et de l’école l’instruction nécessaire à la fréquentation et à la compréhension du travail des artistes, d’autres ne l’ont pas eu.
Cela crée pour certains soit un malaise soit un manque de prise de conscience des connaissances qu’ils n’ont pas obtenues. Prenons le simple exemple des nombreuses galeries d’art que l’on trouve dans le Marais (situé à Paris): l’entrée est libre, les pièces sont généralement de petites tailles pour donner à l’espace cet aspect avenant. Cependant seuls les «connaisseurs» s’y rendent pour la «subtile» raison que les classes populaires et moyennes considèrent qu’ils n’ont pas la culture nécessaire ou bien que ce genre de lieu n’appartient pas à leur milieu.
Pourtant nous savons que la culture est ouverte à tous et qu’elle possède un ministère indépendant des autres depuis 1959 grâce à De Gaulle et Malraux. Les médiateurs culturels existent afin de favoriser le rayonnement de la culture à toutes les échelles (que ce soit national, européen ou international), permettant de ce fait, que chaque type de public puisse se l'approprier. On s’aperçoit alors que l’intervention d’un médiateur culturel est indispensable. Ne serait-ce que pour faire découvrir l’aspect esthétique (notamment le signifiant et le signifié) et donner les outils de la compréhension sans pour autant en révéler la signification.
Pierre Bourdieu montre dans son ouvrage L’Amour de l’art, que les explications des tableaux et autre fléchage s’adressent aux classes sociales les moins cultivées qui souhaiteraient avoir plus d’explications notamment lors de leur première visite. Cela leur permet d’éviter de suivre une visite avec un guide et de rester le plus discret face à la bienséance et à la remise en cause de leurs connaissances.
La culture étant un concept large et sans réelles limites, son approche est souvent perçue comme délicate. Le milieu social d'origine d'un individu est dans la plupart des cas déterminant. La présence d'un médiateur permettrait ainsi (quand l'individu ne possède pas d'outils en la matière), de diffuser de manière plus limpide, les clefs de compréhension nécessaire à la navigation dans le monde des artistes. Chaque couche sociale peut dès lors aborder cette entité complexe, avec les armes de compréhension nécessaires. De fait, le médiateur résout les connections fragiles des éléments culturels avec les couches sociales les plus basses, voire en marge.
D’un autre côté, les classes les plus cultivées aiment visiter de manière «libre», sans avoir de restriction ni d’en apprendre plus de la part d’une tiers personne.
En conclusion, le «rôle du médiateur» culturel est par définition une tautologie, car être médiateur signifie déjà un but et une importance. Si le médiateur n’a pas d’effet, d’importance ou n’établit pas de contact auprès du public ou des visiteurs, on ne parlera pas de médiateur mais d’un agent d’accueil ou d’un distributeur de programmes.
C’est pour cela que le médiateur a une position délicate dans la transmission de l’information et doit s’adapter au public car le regard néophyte perdrait de sa naïveté et par conséquent n’existerait plus. Se pose alors la question: «le visiteur risquerait-il de perdre ses sentiments au profit d’un regard technique de la réalisation de l’œuvre?».
– L’art a-t-il sa place dans la république?
Depuis de nombreux siècles, la culture en France a intéressé les plus hautes personnes de l’état. Des principes de mécénat, venant du pouvoir en place ou de grands seigneurs existent et ont permis à la culture française d’avoir une histoire riche et variée. Avec l’arrivée de la république, et des sociétés industrialisées, l’état français commence à s’intéresser à son patrimoine, cherchant à le préserver. C’est ainsi que depuis 1815, un inventaire du patrimoine français a été lancé, puis répété plusieurs fois, afin de protéger ce patrimoine culturel. Des subventions commencèrent à voir le jour. Il fallut ceci dit attendre le front populaire en 1936 pour que Jean Zay explique: «l’état doit jouer un rôle dans l’activité culturelle». Avec le développement du cinéma, il créa de plus le statut d’intermittent du spectacle, qui est toujours valable de nos jours. Avec la monté des extrémismes, la culture se transforma peu à peu en Europe en un moyen de propagande, puisque méthode de transmission et «d’éducation populaire». Ceci étant dit, même dans la France occupée, le patrimoine culturel fut protégé, préservé comme vitrine de la culture française. Avec l’arrivée de la 5ème république, la démocratisation culturelle et le principe d’égalité sont mises en œuvre par les différents gouvernements, l’état devient acteur culturel, on parle alors de service culturel. Cette démocratisation de la culture s’est petit à petit caractérisée en France par une décentralisation et une déconcentration de la culture en France, la revalorisation du patrimoine national et par des subventions accordées par l’état à tous les niveaux de la culture. Les gouvernements ont pris conscience de la nécessité d’un ministère compétent de la culture, autant d’un point de vue purement culturel et proche de l’éducation, que d’un point de vue économique (exemple des festivals très rentables pour la vie économique du lieu).
Il nous apparaît donc maintenant impossible qu’un ministère de la culture n’existe pas, d’autant pour une vision locale et purement culturelle que pour un principe de développement et de vision mondiale. Ainsi, le rapport entre l’état et la culture est primordial dés que l’on considère que la culture doit être démocratique et destinée à tous. Il est ainsi important que les personnes donnant d’eux mêmes pour notre société au travers de l’œuvre d’art soient valorisés, et que les œuvres soient diffusées au plus grand nombre de personnes possible. Notre société étant basé sur la consommation, sur la mondialisation et sur le rapport aux autres, la culture est au milieu de nos rapports au monde. Ainsi la Culture étant ce qui nous forge et nous construit, elle est différente pour tous, mais beaucoup la perçoivent comme un lien fort de notre société. Fort de ce constat, l’état permet comme dans de nombreux domaines (santé, éducation…) de stabiliser cette culture, de permettre qu’elle se développe et de la diffuser. De la volonté de démocratisation culturelle ressort l’idée de subvention, qui permet la création et la diffusion vers un public dans un moindre coût pour chacun. De l’idée de décentralisation vient l’idée de donner à chacun la possibilité de côtoyer l’œuvre culturelle, et ce dans tous les lieux possibles et imaginables. Chacun a aujourd’hui dans notre pays la possibilité d’être confronté à l’Art, et une position ou l’œuvre vient vers le public semble être de plus en plus adopté par l’état. Même si certains pensent que la culture n’a pas besoin de l’état, une certaine conscience collective permet de penser que c’est bel et bien un rôle de l’état que de proposer à chacun une offre culturelle. Le défi est sûrement de savoir si nous sommes capable de proposer la culture dans « tous ces états » et de ne pas rester dans une culture « massisante » ou élitiste, afin que chacun puisse l’adopter comme il l’entend… nous sommes tous différents, et c’est cette différence que nous devons cultiver et retransmettre à chacun de par des propositions artistiques diverses et variées que seul l’état peut soutenir objectivement.
– Citation du plasticien Hans Haacke « le savoir c’est le pouvoir »
« Le savoir c’est le pouvoir » ou « Scientia potentia est », selon Francis Bacon, philosophe anglais (1561-1626), homme de l’illustration, de l’empirisme positif et du pragmatisme. D’après Bacon il faut chercher la disparition des frontières du savoir, son unité, parce que le savoir est le seul et parfait moyen pour le progrès de l’humanité.
Le savoir ne conduise qu’à la sagesse, mais il amène au pouvoir. La meilleure science, c' est celle qui est accessible au plus grand nombre de personnes et non celle qui appartient seulement à un petit groupe d' individus isolés. En devenant démocratique, la science peut se développer.
« Savoir » et « pouvoir » sont des synonymes de « gnothi sauton » ou « connais-toi toi même », écrit dans le Temple d’Apollo. Dans le cas du médiateur, cela voudrait dire : « connais ta réalité ». Le médiateur culturel doit comprendre les processus culturels et les tendances qui se développent dans le monde de la culture et l’art, au niveau local et global. Il doit trouver un équilibre entre les réalités des contextes de proximité (locale, régionale, nationale, etc.) avec une ouverture aux processus mondiaux qui affectent les différents ambitus de la médiation culturelle.
Les sociétés ont concentrée divers besoins humains comme la mémoire collective, dans son sens d’identités universelles, ethniques ou locales. La connaissance du système culturel de la part du médiateur va être toujours troublée par le genre de conceptions qu’on a sur le fait culturel en soi même et pour la capacité à identifier les transformations au jour le jour. Le médiateur doit mettre ses connaissances par rapport à la vision politique, culturelle et des citoyens.
En comprenant ces processus, le médiateur culturel, est en mesure de donner l’accès à la culture, au savoir, de faire une «culture démocratique»; scientia potentia est.

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