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14 janv. 2012

LES ASPECTS CULTURELS ET TRADITIONNELS DU MARIAGE CHEZ QUELQUES PEUPLES DE COTE D'IVOIRE


Mariage coutumier en pays Agni
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Chez les Akan en général et les Agni en particulier, le mariage traditionnel se fait en deux étapes. Une première qu’on appelle le Kôkô qui est suivi du mariage traditionnel. Certaines circonstances autorisent la célébration du mariage en une seule fois au cours d’une cérémonie qui associera ces deux événements.
Même s’il y a de légères différences selon les zones, l’ossature générale se présente ainsi :
1. Kôkô
Le Kôkô correspond à la cérémonie de présentation du prétendant aux futurs beaux-parents. Le Kôkô n’est rien d’autre que l’onomatopée sensée représentée les coups que l’on donne à une porte lorsqu’on souhaite rentrer dans une maison. On demande ainsi la permission à la famille de la jeune fille l’autorisation que le prétendu puisse venir lui rendre visite.

A cette occasion, une bouteille de liqueur est offerte, il s’agit généralement d’une bouteille de Gin. Cette cérémonie autorise la fréquentation officielle de la jeune fille.
2. Le mariage coutumier
La cérémonie a lieu le matin dès le levé du jour. Une délégation du prétendant se rende chez les parentes de la promise.
Le père du futur marié ou son représentant fait la demande en mariage. Un frère du père de la mariée donne en mariage la fille.
Des talents d’orateurs sont demandés au porte-parole de la famille du jeune homme. Au cours de cette cérémonie pendant laquelle les familles se font face, un émissaire est également désigné ou choisi dans la famille de la jeune fille. Cet émissaire servira alors d’avocat et défendra les droits du jeune homme.
Après les salutations d’usage, le porte-parole introduit la raison qui motive la venue de la famille.
Un jeu s’installe dans le but de tester la patience du jeune homme et de sa famille afin d’évaluer sa détermination et se volonté d’épouser la promise.
Il arrive qu’on fasse défiler les sœurs de la fiancée afin que le jeune prouve qu’il connait bien sa fiancée.
Elle apparait ensuite couverte d’un pagne. Elle se découvre ensuite et son fiancé doit attester que c’est sa promise.
Plusieurs dons en numéraire et en nature sont effectués au cours de cette cérémonie:
* Liqueurs 
6 bouteilles de liqueur (2 gins, 1 Rhum, 1 Martini, 1 Whisky et 1 Campari) sont offertes. Le nom de boissons mentionnées est indicatif et peu varié. Voici la répartition des boissons :
- 1 bouteille de liqueur est retournée aux beaux-parents en guise de remerciement
- 1 ou 2 bouteilles de liqueur à l’assemblée en guise de remerciement. Ces bouteilles seront consommées sur place au cours de la cérémonie.
- 1 bouteille de Rhum à la famille pour la maman de la mariée
- Le reste des bouteilles de liqueur est tenu à la disposition du père de la mariée ou de son représentant légal.
* Dot en argent
Elle est de 6 060 FCFA repartis de la façon suivante : 6 000 francs pour le père et la famille et 60 francs à rembourser en cas de divorce.
* Un sac de sel : pour les tantes de la mariée
* Un paquet d’allumette à distribuer à l’assemblée présente
On peut prévoir 5 000 F de part et d’autre en remplacement du paquet d’allumettes
* L’argent du couteau des frères de la mariée
Une libation est ensuite faite par le père de la mariée ou son représentant. Cette libation est sensée unir les époux, remercier te recommander leur union aux ancêtres. La cérémonie de libation est plus qu’un acte banal ou uniquement culture. Il exige certains protocoles qui sont plus ou moins suivis.
La libation se fait généralement sur la terre, elle boisson est versée dans la terre et des paroles sont prononcées au fur et à mesure. Il est parfois imposé à celui qui fait la libation de se déchausser et de descendre légèrement la pagne Kita qu’il a porté sur son épaule.
Cette libation se fait en présence des époux qui se font face. Après la libation, il est demandé aux époux de s’accroupir et de déposer les mains dans la boisson qui a été versée et de porter leurs mains sur leur front.
* L’argent de l’accolade entre les époux.
Après la cérémonie de libation qui scelle le mariage, les époux se font des accolades. L’époux remet alors de l’argent à son époux. Cette somme est laissée à la discrétion de la mariée.
Cette somme est remise à la mariée pour ses sœurs qu’elle quitte.
* Une somme d’argent
Cette somme est sensée compenser l’argent que les parents ont investi pour les soins et l’éducation de la mariée. La remise de cette somme d’argent ne signifie pas l’achat de la mariée mais montre la valeur de la femme.






Mariage chez les Abourés
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Les Abouré font partie du groupe ethnique Akan. Largement influencés par le Christianisme, ils sont de moins en moins attachés à leurs traditions.
Les trois groupes abouré actuels sont situés aux alentours de
 Moossou, Bonoua et Ebra.
Les Akan ont un système de parenté bilinéaire à base matrilinéaire. La demande en mariage se fait par le père du jeune homme ou son héritier au père de la jeune fille ou à son héritier. Seules peuvent être « fiancées » les jeunes filles non pubères. Le fiancé doit à sa fiancée aliments, vêtements et menus cadeaux. La dot comprend des biens en nature et des biens en espèces. Le mari reste le chef de la cellule familiale, mais son héritier légitime est son frère utérin, ou le fils de sa sœur; toutefois, c’est à son fils aîné que reviennent la concession et les terres.
La mort d’une femme enceinte est une déclaration de guerre de la mort â toutes les femmes enceintes du village; celles-ci doivent la combattre par une grande cérémonie. Les jumeaux sont considérés comme enfants du bon génie et sont donc choyés; les 8ème, 9ème et 10ème enfants sont à la fois sorciers et enfants du bon génie. Les enfants qui ont un doigt en plus portent le malheur. Pour la plupart, les enfants d’un couple sont confiés à des membres du lignage paternel qui les éduquent jusqu’à leur mariage.
Les Abouré sont polygames, mais le mari doit demander son consentement à sa première épouse s’il désire en prendre une seconde; il doit également lui faire des cadeaux. Avant tout divorce, il y a plusieurs tentatives de réconciliation; lors du divorce, il y a restitution de ses biens à chacun et confession publique de la femme, à qui les enfants sont confiés. Lors de la mort de l’époux, sa femme porte le deuil pendant trois lunaisons. A la fin de cette période, il y a rituel de purifications.



Le mariage chez les Bété
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Les Bété peuplent le centre de la Côte d’Ivoire et appartiennent au groupe Krou. Leur pays s’étend sur la forêt et la savane, entre Gagnoa et Daloa.
Les Bété forment une société patrilinéaire et traditionnellement polygame, même si la monogamie est aujourd’hui largement répandue.
Le Bété s’est à l’origine marié par rapt. Les rapts ont pratiquement disparu et sont devenus une espèce de rituel qui s’est transformé en jeu. Actuellement, pour pallier des difficultés concernant le paiement des dots, le mariage par rapt, avec consentement de la fille, est fréquemment pratiqué.
Mariage chez les Bété
Les Bété pratiquent l’échange généralisé, allant chercher leur femme « le plus loin possible ». Le problème posé par le mariage est celui de l’argent: traditionnellement le mariage était à peu près la seule occasion de dépenses, rendant ainsi l’union d’une fille nécessaire et préalable au mariage d’un fils. Deux circuits d’échange apparaissent: le premier est constitué par l’échange des filles, le seconde par celui des dots (défenses d’éléphants, bandes de coton, morceaux de fer allongés servant à la fabrication des armes et des outils). Ainsi existe pour chaque fille un lien étroit qui l’unit à ses frères; par mariage et son exil, elle leur permet d’acquérir une épouse. Très consciente de cela, la fille fait de son frère son obligé: les meilleurs moments pour une femme mariée sont, sans conteste, les retours au village paternel, chez un frère dont elle gouvernera le ménage en despote; la sœur en visite chez son cadet ne travaille pas, donne ses ordres à l’épouse (« notre épouse ») qui prépare seule la nourriture et doit obéissance à sa redoutable alliée.
Il est plusieurs types de mariage :
Le mariage d’amour
Il intervient entre deux jeunes gens tombés amoureux l’un de l’autre. Le jeune homme informe son père de ses intentions. Ce dernier, à son tour, fait auprès du père de la fille, les démarches qui s’imposent, c’est-à-dire, demander officiellement la main de sa fille. En cas d’acceptation de principe, le jeune homme va exécuter un certain nombre de tâches pour le père de sa promise : débroussailler un champ, faire tomber des palmiers pour l’extraction du vin de palme, jusqu’à ce que la date du mariage soit fixée. C’est dans le cas du refus du père de la jeune fille que celui-ci est mis devant le fait accompli par les jeunes gens qui vont se livrer à une parade de rapt. Il s’agit donc d’une mise en scène pensée par les deux amoureux et le pseudo-rapt n’est que la mise en pratique de cette scène. Une fois le rapt exécuté, après trois jours passés chez le jeune homme, la famille de la jeune fille est informée. S’il n’ y a pas d’inconvénient majeur, car bien souvent, le refus a pour objectif de faire monter les enchères, les deux familles entrent en négociation pour se mettre d’accord sur les modalités du mariage, à savoir le montant de la dot et les accessoires qui l’accompagnent.
Le mariage arrangé
D’autres cas sont beaucoup moins romanesques. Il reste vrai qu’ils sont encore nombreux les parents qui veulent avoir pour gendre un homme riche ou simplement aisé. Quelquefois, pour simplement faire plaisir à un ami, quelque soit l’âge de l’ami, certains parents n’hésitent pas à donner ou à promettre en mariage leur petite fille encore toute jeune à un homme adulte.
Bien souvent, quand la jeune fille est très jeune, elle est emmenée dans la maison de l’ami en question qui la confie à ses premières épouses qui vont la prendre en charge et la former pour en faire une bonne épouse et une bonne mère.
Des cas de rébellion ont existé et continue d’exister.
La dot
La dot est payée par le père du marié. Elle est constituée d’un montant en argent et d’un accompagnement en nature qui sont négociés par les deux parties. Les éléments de cette négociation sont en rapport avec les qualités propres de la jeune fille, sa beauté, son courage au travail, le nombre de ses prétendants, mais aussi, le niveau social de ses parents, des besoins de sa fille, etc. mais dans la majorité des cas, l’argent provient de la dot payée pour le mariage d’une des sœurs du jeune homme. Dans ce cas, la jeune mariée devient la protégée de cette sœur. En terme de protection, il s’agit d’une véritable soumission qu’elle doit à sa marraine. En cas d’absence de besoins immédiats l’oncle de la mariée prend officiellement la dot. Il devient alors le parrain de sa nièce.
En cas de divorce, la dot est intégralement remboursée par les parents de la femme, sinon par la femme de son nouveau mari.
La polygamie chez les Bété
Les épouses et les enfants témoignent de la réussite sociale et de la puissance économique de l’homme. Et les enfants nés de ces différents mariages constituent une main-d’œuvre domestique nécessaire pour les plantations. A cause aussi de la mortalité infantile il fallait faire plusieurs enfants et qui dit plusieurs enfants dit plusieurs épousent.
Cas d’interdiction de mariage
L’interdiction du mariage est limitée, pour un homme, aux filles qui ont même ancêtre que lui, c’est-à-dire qui sont membres du même
 « Kosu »; pour une femme, aux descendants de cet ancêtre unique; les relations sexuelles sont interdites avec la fille de l’oncle utérin. Toute alliance avec les cousines croisées et parallèles est prohibée, donc avec toutes les filles appartenant au « kosu » de l’un de quatre grands-parents. Par ailleurs, un homme n’épouse jamais la veuve du frère de sa femme. Les filles sont très tôt « retenues » en vue de mariage, vers trois ou quatre ans, parfois à la naissance; un versement d’acompte est alors effectué.


Le mariage en pays Senoufo
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En pays Sénoufo, particulièrement chez les Nafara, un sous groupe localisé dans les sous-préfectures de Sinématiali, Napiélédougou, Karakoro et Komboro, le mariage en plus d’être une union entre un homme et une femme, est une alliance entre deux familles.
Comment célèbre-t-on cette union ? Cette question trouvera une réponse dans les lignes qui suivent.
I – Les différentes étapes du mariage.
Deux situations se présentent :
• La méthode traditionnelle de base,
• La méthode influencée par le modernisme.
1. La méthode traditionnelle de base.
* La demande de la main
Proposition de la famille maternelle
Le senoufo a un régime de succession matrilinéaire où l’enfant appartient à la mère et de fait à la famille maternelle. Les oncles maternels décident de tous ce qui le concerne
Le mariage ici de présente comme une alliance entre deux familles. Une famille A par l’intermédiaire du chef de famille appelé NERGBAGUI FOLO charge une tante maternelle de trouver une fiancée, qui soit respectueuse des coutumes, de bonne moralité et courageuse, à un neveu. Après enquête, elle propose des noms de jeunes filles en tenant compte de la renommée et des critères de la femme idéale précédemment cités. Le chef de famille après concertation décide de qui sera la fiancée du neveu. Dès cet instant, une délégation d’environs sept personnes maximum, est chargée de couper chacun un gros tronc d’arbre comme bois de chauffe qu’elle ira donner à la famille B (famille de la fille à fiancée). Le jour du dépôt du bois de chauffe, la famille B demande le motif pour lequel tout cet honneur à son égard.
Le bois de chauffe coutumièrement parlant représente une marque de considération pour qui le reçoit. La délégation par son porte parole qui doit être un sage (généralement un homme du troisième âge doit avoir la maîtrise de la parole (proverbe) demande la main de la fille pour le neveu.
La famille B répond en retour qu’elle avisera le chef de famille (même s’il est) question de pouvoir mener une enquête sur le prétendant et sa famille afin de déterminer s’il est l’homme idéal pour leur fille.
La délégation repart avec une invitation à revenir pour avec une réponse dans les deux semaines qui suivront. Si la réponse est positive alors s’en suit la formalisation de l’alliance.
Proposition de la famille paternelle
Le père avec le consentement de son chef de famille peut décider de donner une femme à son fils. Il choisit parmi ses nièces ou cousines celle qu’il juge idéale et lui fait la proposition de mariage. Il s’agit ici de mariage en famille. Une telle femme devient sacrée à tel enseigne qu’un divorce n’est pas autorisée quel que soit le mobil. En cas du décès du mari, elle reste dans la famille par lévirat c’est-à-dire accepter de prendre le petit ou grand frère, neveu ou oncle maternels du défunt mari pour époux sans tenir compte de l’écart d’âge avec tout ce que cela sous entend. La célébration de ce mariage se fait dès l’âge de la puberté. Des offrandes sont faites aux morts en vue de sceller l’alliance par le sang. Un ou plusieurs poulets et pintades sont égorgés en sacrifice et servis en dîner aux époux.
* Formalisation de l’alliance
La famille du prétendant est priée de faire une manifestation d’intérêt. Alors, un gros panier de grain de maïs, un morceau de savon, un complet de pagne, 5000 Fcfa pour la couture et de la pommade sont offerts par le prétendant.
Par ailleurs, les fiancés ont obligation d’aider chaque année aux travaux champêtres en alternance leurs belles familles maternelles et paternelles. Cette aide se fait en une journée en compagnie de classe d’âge et chaque année jusqu’à ce que les fiancées soient en mesure de vivre ensemble. Cependant durant les journées d’aide, la belle famille du fiancé restaure et donne 25 Fcfa et 100 Fcfa symboliques respectivement à chaque membre de la délégation et au fiancé.
Quant à la femme, sa belle famille restaure la délégation et donne à la fiancée un panier de maïs, une somme de 1000 Fcfa symbolique. Le fiancée doit lui offrir un complet de pagne chaque année avec 5000 Fcfa pour les frais de couture cela jusqu’à ce qu’elle habite avec lui.
* La Réunion du couple
A l’âge de la puberté, lorsqu’on constate que la fiancée est en âge de procréer, le fiancé avise le chef de sa femme maternelle dans l’optique de vivre avec sa femme. Ce dernier en informe le père avant d’envoyer une délégation en compagnie du facilitateur demander le rapprochement des conjoints. La belle famille se concerte et en réponse dit qu’elle avisera le chef de famille le temps de dénombrer le nombre d’animaux (poulet, soit pintade, soit cabri, mouton ou boeuf) à offrir aux ancêtres pour que l’union soit solide, durable et féconde. La délégation est invitée à prendre la réponse dans 2 semaines maximum. Le fiancé se charge par la suite à fournir les animaux. Les rituels faits une semaine après, le fiancé revient cette fois seul la nuit prétextant venir récupérer « la cage à poulet ». Gîte et couverts lui sont offert dans la case de la fiancée qu’il aura préalablement construit deux mois en avance : c’est sa première nuit avec sa fiancée où le mariage est consommé. De retour chez lui, il en informe son meilleur ami qui à son tour est chargé d’informer le chef de famille que le mariage est consommé. Sa fiancée est devenue sa femme. Il est donc libre de revenir chez sa femme autant que faire se peut. Un an après, il demande au chef de famille de sa femme de lui accorder la possibilité que sa femme vive avec lui dans son village. Cette délégation se compose de son meilleur ami et lui. S’il a l’accord, sa femme part le rejoindre chez lui.
2. Méthode influencée par le modernisme
Dans cette méthode, le choix ne s’impose pas au jeune homme. Il opère son propre choix et informe sa famille paternelle qui est chargée de faire les démarches (demande la main, la formalisation et le mariage). Le processus est plus accéléré car ici soit de quelqu’un qui va à l’aventure, soit de quelque qui veut célébrer un second mariage après le premier fait selon la méthode traditionnelle de base. Après le cadeau du bois de chauffe, on traduit l’aide et les animaux en valeur financière (environ 20 000 Fcfa) et tous les autres dons sont en nature (au minimum 02 complets de pagne ; des vivres comme indiqués plus haut). Cela fait, le fiancé dispose les jours qui suivent de sa femme.


Le mariage Malinké
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Les Malinké, principal groupe ethnique d’Odienné et du nord du pays de manière générale, sont très souvent désignés par le terme de « Dioula » par les populations forestières. L’expression «Dioula », synonyme de « commerçant », traduit la forte spécialisation marchande de la zone et, par conséquent, l’activité exercée par nombre d’habitants du Denguélé. Mais il faut admettre que la majorité des ressortissants de la région d’Odienné sont des agriculteurs.
Le mariage reste un événement central dans la reproduction des structures familiales en pays Malinké. Ayant pour rôle essentiel d’assurer aux lignages une descendance légitime, et plus généralement de nouer ou reconduire les alliances inter-lignagères, le mariage est assorti d’un cérémonial spectaculaire, surtout en sa phase de « l’attachement de la cola » qui doit réunir la majeure partie de famille étendue pour consacrer l’union.
Les Dioula de la Côte d’Ivoire organisent à l’aide des noix de cola des rituels destinés à consolider les relations de couple : le jour du mariage, on enroule dans un pagne blanc deux tranches de cola (une rouge et une blanche) représentant les deux fiancés, on pose les mains dessus et on fait des incantations ; le mariage est ainsi rendu indissoluble, il ne pourra être rompu qu’avec l’accord des deux parties en présence.
Les préceptes de l’islam, interdisent les excitants tels que l’alcool et le tabac, mais ils ne censurent pas la noix de cola. La diffusion de cette noix était autrefois fondée sur l’idée qu’elle était la « noix du prophète Mahomet » et que sa consommation favorisait l’entrée au paradis.
La population islamisée est ainsi devenue très friande de cette noix qu’on offre d’ailleurs aux Imams pendant la cérémonie du mariage dans la mosquée.
On se bornera à rappeler ici que:
- le mariage reste un contrat liant deux familles et non deux individus
- il est soumis à des interdictions entre certains clans et classes, et à des règles prescriptives
- rassembler la dot est une épreuve longue et difficile, tant pour le jeune qui dépend de sa famille et pour le budget de la famille.
De manière chronologique, le mariage se déroule de la façon suivante :
Mais avant tout pour annoncer le mariage on fait ce que l’on appelle WOROTLAN qui est le partage des colas où on partage les colas à différentes membres de famille prévenu à l’avance pour annoncer le jour et le lieu du mariage.
Le lundi ou le mercredi: le LASSIGUILI (mise en chambre de la mariée) et le DJABILA (pose du henné) c’est le premier jour du mariage où la futur mariée doit rester dans sa chambre tout au long du mariage sauf pour des parties très précises de son mariage où sa présence est nécessaire.
Le Jeudi: le FOUROUSSIRI ou « Attachement de cola ». Il s’agit du mariage religieux, il se déroule à la mosquée et fait intervenir les imams en vue de l’union des futurs mariés. Il se fait en général le matin et ensuite on a leKOUN KOLI (lavage de la tête de la mariée) se fait généralement l’après-midi. Après cette cérémonie, la mariée est conduite chez son mari.
Et enfin le Dimanche: les dioula font le matin le KOUN DAN (tresses que l’on fait à la mariée) suivi de la sortie de la mariée en publique, des remises des dons et cadeaux des marraines et de ceux des invités, se fait le matin. Puis on a le DEBAN DON qui est la danse des marraines aux rythmes du Djembé. Les marraines sont choisies.
 du coté de la femme et du côté du marié qui se fait l’après-midi vers 16h.





Le mariage coutumier Néyo
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Entité fort sociale et communautaire, le mariage africain est une alliance qui unit non seulement un homme et une femme mais également leurs deux familles et tribus respectives. Cette alliance traditionnelle se fait toujours d’une manière progressive par étapes bien identifiées. Elle se célèbre selon les rites et coutumes du génie culturel de chaque peuple du continent.
Parmi les nombreuses versions expliquant l’origine de l’ethnonyme « Néyo », la plus crédible semble être celle qui fait de ce terme la contraction de Néné-yo, « les enfants de Néné », ancêtres des premiers occupants de l’embouchure du Sassandra, les Gnagbia, aujourd’hui disparus. . Les Néyo font partie de la grande famille Krou. Ils sont tous animistes, parfois également monothéistes. La famille élargie est très symbolique et importante pour les Néyo tous comme dans toutes les autres régions de la Côte d’Ivoire.
L’ethnie Néyo est formée de dix « tribus », ou gbini. La tribu commandée autrefois par un kè (de l’anglais « king »), correspond tantôt à une fédération de patriclans (ou de patrilignages majeurs), tantôt au simple patriclan (ou patrilignage). Le système lignager y est patrilinéaire. Les mariages y sont virilocaux (c’est-à-dire que la femme quitte ses parents pour habiter dans le village des parents de son mari). Le mariage se déroule en deux phases différentes de par le lieu de célébration.
La première rencontre
La célébration a lieu en ville pour des parents citadins. Le prétendant fait part de ses intentions à un proche du père de sa dulcinée (ex : ami intime, cousin,…). Ce dernier accompagné du jeune homme s’entretient avec le père. Puis, en aparté, le père s’assure de l’accord de sa fille quant à la proposition de mariage. Il convoque la grande famille paternelle vivant également en ville afin de fixer la première partie de la dot. La réunion se tenant, la priorité est accordée aux requêtes du père et de la mère de la jeune fille. La dot est généralement composée de pagne kita pour la mère, de boissons pour le père et les oncles paternels ainsi que d’espèces sonnantes et trébuchantes (le montant est décidé lors de la réunion).La date de la rencontre avec la famille du prétendant est également fixée ce jour.
La rencontre de confirmation
Cette étape consiste à honorer les parents paternels restés au village. Lors d’un premier voyage, le père de la jeune fille annonce la bonne nouvelle. Il s’enquiert ensuite du contenu de la seconde partie de la dot. Une rencontre est prévue à cet effet. Les participants au voyage sont : le père et la mère de la jeune fille ; les parents du prétendant ainsi que le fiancé et la fiancée. Toutes les deux familles se réunissent en l’absence de la fiancée. La belle famille est accueillie selon les coutumes. Les nouvelles données, le chef de la famille fait appel à la jeune fille. Encore une fois, elle devra dire « oui » à la demande en mariage. Elle repart ensuite dans l’endroit qui lui et réservé pour la cérémonie. Après cela, la dot est versée. Les parents procèdent à des rites tels que les libations, les danses. Ils prodiguent des conseils au marié. La mariée est enfin rappelée. De façon symbolique, le chef de la famille dépose la main de la nouvelle mariée dans celle de son mari et lui intime de ne plus regarder en arrière.
De nos jours, cette étape se fait de plus en plus rare en raison de la cherté de la vie et de l’exode rural. Face à un tel contexte, il est toléré que la fiancée se rende avec son fiancé au village. Ils se chargeront eux-mêmes de porter la nouvelle et pourront remettre des présents aux parents.


Le mariage en pays Dida
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Un peu d’histoire sur leur origine
Le sud-ouest ivoirien est le domaine de la famille Krou (Wè, Bété, Dida), qui s’étend à une bonne moitié du territoire libérien.
A une époue très réculée, les Godié (Godjié) partis du peuple Neyo, vivaient dans cette zone forestière en une seule famille, pratiquant aussi la culture vivrière de la pêche. Mais devenus un peuple important, d’autres préfèrent la chasse à la pêche à l’image des Krou et Bété.
Les Dida n’ont pas de mot pour se désigner comme peuple; En effet, le mot « dida » n’appartient pas originellement à la langue dida et son interprétation varie selon les régions. L’opinion commune au Sud, est qu’il s’agirait d’un mot avikam signifiant « les tatoués ». Au Nord, on le présente comme la déformation des mots baoulé « di, la » dont le sens serait : « Mange et dors »; Ce serait un sobriquet railleur donné par les Baoulé à leurs voisins de la forêt.
Ou encore, cette histoire qui veut que ceux qui préfèrent la chasse se séparent du bloc Godjié et se dirigent vers les grandes forêts pour y vivre de la chasse traditionnelle. Ils tombent alors dans la vallée d’éléphants. Les sages qui conduisent le groupe disent en leur patois «Adidanoeu, Lokoda», ce qui veut dire « ouvrons ici, il y a éléphant ». Les sentiments sont partagés et ils bâtissent sur les lieux. Leur résidence dénommée « Lokoda » qui devient « Lakota ». L’expression « adidanoeu » devient « Dida » par le système colonial français.
Les Dida occupent les marches orientales du pays Krou; Ils conservent de leur proximité avec le monde Akan, dont de nombreux groupements de la zone de contact se disent originaires, des traits de culture incontestablement empruntés à une organisation sociale de type matrilinéaire.
Le pays Dida est formé de 68 tribus, qui s’identifient par un nom propre et comprennent en moyenne 8 villages.
Mariage tel qu’il était célébré chez les Dida de Hiré
Chez les Dida, le mariage suit 3 étapes:
1ère étape
Chez le peuple Dida, les unions sont faites parfois avant la naissance des enfants. Dans un 1er temps, deux (2) cauris sont remis à la naissance de la promise en mariage au cas où le père de cette dernière agrée le prétendant.
2ème étape
Lorsque la fille atteint l’âge de la puberté, le prétendant apporte une outre de bandji (vin de palme) et 2 Dangbô (bracelet en bronze).
Le Dangbô a la valeur symbolique d’un (1) franc.
3ème étape : la dot
Pour la célébration de la dot, la famille maternelle du prétendant apporte 20 Dangbô + 1 Côdjo rouge (dessous de femme) et 2 ou 3 complets de pagne + des perles qu’on met autour de la taille de la future mariée.
Quant-à la famille paternelle, celle-ci remettait 400 Dangbô (Dangbô dou) comme cadeau pour la dot.
Après cette cérémonie, la femme demeurait chez ses parents et le mari passait chaque nuit chez ses beaux-parents jusqu’à ce que son épouse mette au monde 1 ou 2 enfants. Après cela, elle pouvait rejoindre son domicile conjugal. Une fête accompagnait le départ de la jeune femme richement vêtue.
Nouvelle forme de célébration du mariage 
La célébration du mariage a connu une évolution. Cette célébration tend à se simplifier à prend parfois une coloration Akan. Ainsi, on reconnait des pratiques faites chez les Akan, peuple proche des Dida comme il a été souligné plus haut.
Une bouteille de liqueur, de préférence un Gin et la somme de 5 000F sont remis par les parents de futur gendre. Par cette étape, les parents du futur époux demande la main de leur belle-fille.
Lorsque la main leur est accordée, le gendre et sa famille offre un gros pagne pour le père de la mariée, il s’agit en général d’un pagne Kita et 2 bouteille de Gin. A cela, il faut ajouter la somme de 30 000 F, somme qui est remise au père. Trois (3) complets de pagne sont remis à la mère de la mariée plus une somme de 40 000 F.
Le mari peut également remettre une somme d’argent à sa femme. Cette sommes est laissée à sa discrétien. On dit alors qu’il lui ouvre la bouche.


Mariage en pays Kroumen


Chez le peuple Kroumen, et particulièrement dans la localité de Grand Béréby, le futur époux kidnappait la femme qu’il voulait épouser. L’homme procédait à une sorte d’enlèvement de la femme qu’il aimait et avec qui il entendait vivre.
Avec l’accord de ses parents et la complicité de sa dulcinée, le jeune homme partait pour une destination inconnue avec cette dernière. C’était un acte de bravoure et de courage. Il démontrait ainsi à ses futurs beaux parents qu’il est responsable. Un homme capable de s’assumer. Ceux-ci ayant constaté l’absence de leur fille, font semblant de la chercher puisqu’ils savent qu’elle est en âge de se marier.
C’est alors que les parents du jeune homme enverront une tierce personne avec la symbolique pièce de 5F, leur dire que leur fille en question n’est pas perdue, mais qu’elle se trouve en lieu sûr. Si cette somme est acceptée, elle sera suivie d’un bœuf qui représente la dot.
Cette culture se pratique en pays Kroumen, même si elle tend à disparaître. Elle demeure tout de même dans la coutume.

Le symbole de la dot chez les Dan
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Dans la société traditionnelle Dan (Toura et Yacouba) de Biankouma, le mariage est l’occasion d’un véritable traité d’amitié entre deux familles. Et par extension entre deux villages.
Cette alliance entre deux familles est scellée par le versement de la dot.
Le neveu du futur époux ou un ami est l’harmonisateur ou le témoin privilégié pendant l’opération de versement de la dot. Celui-ci est appelé  » Kihâh « . Il est chargé d’aplanir les difficultés qui surviendront au sein du couple. Il est la principale référence pendant la restitution des biens matériels de la dot au cas où le mariage était rompu.
La dot est versée en nature ou en espèces. A Biankouma, il s’agit de la cola, du vin de Palme, du bétail (béliers ou bœufs) de gros boubous traditionnels, des fûts d’huile de palme et d’argent dont le montant aujourd’hui varie de 10 à 600 000francs.
Tous les membres de la famille ont droit de regard sur le futur couple. Situation qui très souvent rend difficile le divorce.
La femme dotée devient membre intégral de ladite famille. Et lorsque l’époux meurt, au cours du partage de l’héritage, cette femme et les enfants sont remis au frère cadet ou à défaut au frère aîné qui devient le tuteur légitime des enfants. Cependant, la volonté de la veuve est parfois respectée. Elle peut choisir de partir de cette famille ou d’y rester afin de veiller peut-être sur ses enfants encore jeunes.
Dans un passé récent, la fiancée était choisie par le père ou la mère du prétendant, ou par un parent proche de la famille. Parfois depuis le sein de sa mère. Dans le but de pérenniser une amitié entre deux hommes ou deux femmes ou entre deux chefs de familles.
Après le versement partiel ou total de la dot, pendant une période des travaux champêtres, le père fait appel à son gendre afin de l’aider dans ses travaux agricoles. Au terme de ces travaux, satisfait, le père de la jeune fiancée demande à sa fille d’accompagner son futur époux. C’est en chemin que le fiancé et ses amis ou l’intermédiaire doivent convaincre définitivement la fiancée de rejoindre le foyer conjugal.
Du canton Gan en passant par Santa (dans le gamassê) et le canton Toura dans la sous-préfecture de Biankouma, la valeur de la dot et le mode de versement diffèrent.
A preuve, dans le canton Thê, le futur gendre donne ce dont il dispose. Dans le canton Santa en plus des dons en nature (gros boubous traditionnels, vin de palme, huile de palme), la somme de plus de 200.000F est versée aux parents de la fiancée.
Tandis que dans le canton Toura nord (Dio, Yalloba, Benomba, Gouané, Godigui, Brima, nomba Sion) dans la sous-préfecture de Biankouma la valeur de la dot est estimée parfois à plus de 600.000 francs.
Dans cette contrée, « posséder plusieurs filles est encore source de richesse matérielle » pour de nombreux notables. Ici la jeune fille ne choisit pas son époux, elle le subit.
200 000, 500 000, 600 000 francs pour doter une seule femme en milieu rural dans le Toura nord.
 » La dot serait-elle devenue un prix d’achat ?  »  » Non !  » répondent des notables et chefs traditionnels. Car selon eux, la femme n’est pas un objet. Donc elle n’a pas de prix. C’est plutôt l’expression d’un symbole.
Pour d’autres, ces sommes faramineuses constituent le prix à payer quand on aime. La dot en pays Thê ou Gan, a valeur symbolique. Elle est de 35 F. Et cette somme est versée lorsque l’épouse décède.
En cas de divorce, la dot à Biankouma est restituée dans sa totalité par les parents de l’épouse. Au cas où le divorce est le fait de leur fille soit lorsqu’elle est surprise plusieurs fois en flagrant délit d’adultère soit lorsque celle-ci décide de vivre en concubinage avec un autre homme.
Cependant, lorsque c’est l’époux qui décide de répudier la femme, alors il ne peut prétendre à aucun remboursement de la dot.
La dot à Biankouma est une pratique ancestrale qui a pour but principal de consolider le mariage et surtout de réduire le taux de divorce.
Aujourd’hui, à cause du poids du métissage culturel subi par la société traditionnelle Dan de Biankouma, la pratique de la dot ne s’applique véritablement plus.

6 commentaires:

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